Exercice de sauvetage des biens culturels
Scénario catastrophe à la Bibliothèque d’art et d’archéologie avec une simulation de tremblement de terre! Cet exercice de protection des biens culturels (PBC), organisé avec la Protection civile (PCi), visait à tester la préservation du patrimoine culturel en situation d’urgence.
Jeudi 13 novembre, le personnel de la Bibliothèque d’art et d’archéologie (BAA), des membres de la sécurité des MAH, des astreints de la protection civile et des spécialistes en PBC se sont donc retrouvés à 8h30 dans la cour des Casemates pour participer à un exercice d’évacuation des livres après un sinistre.
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Pour cette simulation de sauvetage d’œuvres, il s’agissait de faire face à la situation suivante: «Suite à un tremblement de terre de grande magnitude sur Genève, les partenaires de la protection de la population sont engagés dans diverses actions de sauvetages sur Genève. Un bâtiment culturel a été plus fortement endommagé que les autres. Il nécessite une évacuation préventive de ses biens culturels d’importance A. Les spécialistes PBC sont alertés pour venir soutenir les différentes forces d’intervention déjà en place. L’ascenseur est hors service, l’électricité est coupée et des canalisations d’eau fuient sur des rayonnages. Un début d’incendie a été maîtrisé. Le tout a engendré un effondrement des étagères et la chute des livres sur le sol.»
Traitement d’urgence pour les livres
Ce type d’exercice nécessitant une organisation importante et beaucoup de coordination entre les équipes de diverses provenances, il fallut établir en premier lieu un poste de commandement dévolu aux discussions et aux points de situation réguliers entre les responsables d’équipe.
La vingtaine de spécialistes PBC présents a délimité trois zones dans la cour des Casemates: l’une destinée au stockage du matériel amené et à l’installation du poste de commandement; les deux autres pour abriter les livres endommagés. Dans ces deux dernières parties, la PBC a dressé deux tentes: l’une pour y trier les livres sinistrés sortis du bâtiment, l’autre pour appliquer les premiers traitements d’urgence aux livres abîmés.
Les équipes PBC se sont ensuite rendues à l’intérieur du bâtiment pour y chercher les livres brûlés, mouillés ou salis. Guidés par le personnel de la BAA qui connaît très bien les locaux, les sauveteurs ont évacué une dizaine de caisses, soit plus de 500 livres.

Pendant ce temps, les équipes de la BAA participaient aussi au sauvetage. Une quinzaine de personnes était répartie aux différents postes de tri imaginés pour l’exercice.
Trois collaborateurs étaient placés dans la zone de tri où étaient amenées toutes les caisses de livres, pour y classer les ouvrages en fonction des dégâts subis: ceux qui devaient être jetés, ceux qui pouvaient être sauvés par un dépoussiérage ou un séchage et ceux qui devaient être congelés. Ils y trouvaient, en vrac, des catalogues en papier glacé, des revues en papier journal, des livres anciens avec des couvertures en cuir, des recueils au dos déchiré etc. Des membres PBC leur ont prêté main forte, notamment pour acheminer les caisses vers les zones suivantes, dites de traitement.
Dépoussiérer, sécher, congeler…
Dans les zones de traitement, les participants avaient des tâches précises: le dépoussiérage, le séchage et la préparation à la congélation. Chaque secteur devait établir une liste des livres reçus et noter les informations visibles, comme la cote ou le code barre, sinon le titre ou l’auteur.
Le secteur «dépoussiérage» accueillait les livres salis mais peu abîmés. À l’aide de pinceaux, de papier, de torchons, ils étaient nettoyés, listés et mis en caisse.
Dans le secteur «séchage», on disposait des buvards dans les livres mouillés ou humides pour éviter que les pages ne se collent. Les livres étaient suspendus sur des fils tendus et ouverts en éventail pour activer la déshumidification et le séchage.
Le secteur «congélation» traitait les livres très mouillés et très précieux, nécessitant d’être figés rapidement par la congélation pour stopper le processus de dégradation. L’équipe était chargée de les conditionner pour être transportés vers des congélateurs professionnels. Le but de l’opération : sauver les livres afin qu’ils puissent être, plus tard, séchés grâce à un traitement par lyophilisation.

En complément de ces opérations, des points de situation avaient lieu toutes les 30 minutes au poste de commandement.
La mission et l’exercice se sont terminés à 11h30. À l’issue de la matinée, tous les intervenants se sont dits très satisfaits de cette «expérience grandeur nature». Ils ont pu mettre en pratique des gestes et des apprentissages déjà vus lors de formations. De plus, l’exercice a permis de tester – en vue de l’améliorer – le plan d’urgence rédigé par la BAA à cette occasion.
Lectrices et lecteurs soyez rassurés: les livres brûlés et inondés pour l’exercice n’étaient que des doublets!