Quand l’art se conjugue au féminin dans les collections du musée
La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de se pencher sur une sélection d’œuvres signées par des artistes de la gent féminine dans les collections du Musée d’art et d’histoire. Un thème sur lequel se déroulera l’Afterwork du 9 mars, Cherchez la femme!
Berthe Morisot

Dépôt de la SAMAH à la suite du don de l’un de ses membres
© MAH, photo : B. Jacot-Descombes, inv. BA 2016-12-dt
Assise nonchalamment sur un canapé, esquissant un léger et mystérieux sourire, la jeune femme, nièce de Berthe Morisot, donne à voir l’image d’une femme à l’aise, libre et en accord avec elle-même. Un critique de l’époque qualifie ce tableau de «poème de la femme moderne imaginé et rêvé par une femme».
Camille Claudel

Plâtre moulé sur le marbre, H. 40; L. 40; P. 40 cm ©MAH, inv. 1896-6
Ce sujet puisé dans la réalité quotidienne – des femmes-commères en discussion animée tout en chuchotant pour décourager des oreilles indiscrètes – intrigue par la nudité de ses protagonistes, la forme légèrement avancée de leur menton et la chevelure abondante. Son succès est tel que Camille Claudel (1864-1943), la disciple et maîtresse d’Auguste Rodin en donnera plusieurs versions, avec ou sans paravent, en plâtre – l’exemplaire qui se trouve au MAH de Genève -, en marbre, en bronze et, en 1897, en onyx et bronze à la demande du collectionneur Joanny Peytel. Ce dernier est aujourd’hui conservé au musée Rodin à Paris.
Käthe Kollwitz

Femme d’un médecin installé dans les quartiers ouvriers de Berlin, Käthe Kollwitz (1867-1945) est proche des petites gens. Leur misère, leur lutte quotidienne, leurs souffrances constituent les sujets de son œuvre graphique et plastique. Elle affirme que l’art doit être au service de valeurs pacifistes et sociales. A partir de 1933, son nom figurera sur les listes d’artistes dégénérés. Les nazis lui interdiront d’exposer ses œuvres et elle est forcée de se retirer de toute activité publique.
Louise Breslau

Louise Breslau (1856-1927), d’origine allemande, naturalisée suisse et ayant vécu principalement en France, se tourne enfant vers le dessin lorsqu’elle est alitée en raison d’une santé fragile. Formée à l’Académie Julian à Paris à une époque où les femmes ne sont pas admises à l’École nationale des beaux-arts, elle se consacre par la suite avant tout au portrait et aux sujets qui l’entourent, son jardin, sa maison, ses amis. Contemporaine des impressionnistes, elle accorde une grande importance aux effets d’atmosphère et de lumière, sans jamais adhérer pleinement à ce mouvement.
Niki de Saint Phalle

©MAH, inv. 1988-45
Niki de Saint Phalle (1930-2002) est une artiste foncièrement autodidacte. À ses débuts, elle se situe proche de l’Art brut, pour ensuite rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes. Dans ses fameuses performances de tir, elle tire avec une carabine sur des poches de peinture qui éclaboussent des tableaux-reliefs, assemblages de morceaux de plâtre, d’objets organiques tels que des œufs et des tomates et de flacons vide en plastique. Ce tableaux témoignent de la violence du geste, pleinement assumé par l’artiste et ont pour elle une fonction d’exutoire à des tensions et des angoisses personnelles.