La dague suisse (Schweizerdolch), une arme typiquement helvétique

Gros plan sur l’un des fleurons de l’exposition Hodler et le guerrier suisse

L’exposition Hodler et le guerrier suisse qui se tient jusqu’au 3 mars à la salle des Armures du MAH propose un accrochage original de trois toiles à caractère historique. Face aux œuvres du peintre, une cinquantaine de pièces de la collection d’armes anciennes du musée permettent d’évoquer l’équipement du combattant confédéré des XVe et XVIe siècles [fig. 1]. Parmi celles-ci figure l’une des rares armes spécifiquement helvétiques: la dague suisse.

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Hodler et les armets savoyards de l’Escalade

Une série de croquis réalisés à l’ancien Arsenal de Genève

Le Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire a la chance de conserver 241 carnets de croquis de la main de Ferdinand Hodler (1853-1918). Couvrant les années 1877 à 1918, soit quasiment toute sa carrière, ces fascicules apportent un précieux témoignage sur le processus créatif de l’artiste et sur ses sources d’inspiration. La publication récente¹ de cet exceptionnel ensemble a mis au jour de nouveaux éléments sur les liens entretenus par le peintre d’origine bernoise, établi en 1872 à Genève, avec l’événement historique le plus marquant de son canton d’adoption: l’Escalade. La vaine tentative du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1562-1630) de s’emparer de la ville par surprise, dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602, devait en effet durablement marquer la mémoire des Genevois.

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Hodler et le guerrier suisse

Renaissance d’une figure au cœur de l’identité helvétique

Dans le cadre de l’année dédiée à Ferdinand Hodler (1853-1918), la salle des Armures du Musée d’art et d’histoire accueille un accrochage original de trois œuvres à caractère historique mettant en scène une figure issue du répertoire traditionnel de l’art helvétique, celle du guerrier suisse [fig. 1]. Face aux toiles de Hodler, le visiteur est convié à (re)découvrir des pièces de la collection d’armes anciennes contemporaines des épisodes représentés.

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Enrichissement du MAH : armes et armures

Don d’un ensemble d’armes anciennes issu de grandes collections genevoises

Une importante donation est venue enrichir la collection d’armes anciennes du Musée d’art et d’histoire, dont elle complète harmonieusement les fonds. Grâce à la générosité de Michèle et Xavier Givaudan, un armet savoyard (casque de cuirassier caractérisé par une visière évoquant un visage humain) rejoint ainsi l’ensemble remarquable déjà conservé, qui, rappelons-le, est à l’origine de la dénomination moderne de ces casques emblématiques de l’Escalade. Le nouveau venu fait partie du groupe restreint des exemplaires dotés, en plus des ouvertures simulant les yeux et la bouche – ici prolongée par une moustache gravée ­–, d’un nez modelé en relief. Un beau plastron (devant de cuirasse) gravé à l’eau-forte typique de la production milanaise des années 1570-1580 renforce pour sa part le noyau de pièces similaires provenant, pour l’essentiel, du fonds de l’ancien Arsenal.

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L’armure dite du pétardier Picot

Souvenir d’un personnage clé de l’Escalade

Le 12 décembre 1602¹, vers deux heures du matin, le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie tentait de s’emparer de Genève par surprise. Si cet assaut nocturne se solda par l’échec que l’on sait, il devait néanmoins durablement marquer les esprits, sa commémoration constituant aujourd’hui encore l’un des moments forts de l’année genevoise. Pour décisif qu’ait été cet épisode dans l’histoire locale, le combat lui-même ne dura que quelques heures, faisant dix-huit victimes chez les défenseurs de la ville, dont deux qui moururent plus tard des suites de leurs blessures. Du côté savoyard, «Les ennemis y ont faict perte», rapporte l’auteur du Vray discours, «de deux cents hommes & plus, en contant ceux qu’ils retirerent du fossé tant morts que blessés²». Des quelque trois cent cinquante assaillants qui étaient entrés dans Genève en escaladant les échelles dressées sur la courtine de la Corraterie, cinquante-quatre furent trouvés morts sur place, «tous Capitaines & gents de commandement», tandis que treize autres furent faits prisonniers avant d’être exécutés le lendemain. «Le gain que le Duc a faict en cette infraction de paix, c’est que premierement il a perdu un grand nombre de ses Capitaines & Gentilshommes, & des plus valeureux», poursuit le chroniqueur, parmi lesquels le «principal auteur & promoteur de l’entreprinse», François de Brunaulieu, gouverneur de Bonne.

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