Caroline Guignard

Assistante conservatrice

Après une licence ès Lettres à l’université de Lausanne et une formation continue en information documentaire à l’université de Genève (CESID), Caroline Guignard travaille dans plusieurs collections iconographiques genevoises (Bibliothèque de Genève, Institut et Musée Voltaire, Fonds municipal et Fonds cantonal d’art contemporain), avant de rejoindre le Cabinet des dessins du MAH en 2004. Depuis 2010, elle conserve, étudie et met en valeur les collections de dessins, pastels et carnets d'artistes au sein du Cabinet d'arts graphiques, s'attachant à faire connaître ces œuvres souvent restées confidentielles en raison de leur fragilité ou de leur apparente modestie.

Adolphe Appia: espaces rythmiques

La rencontre avec Émile Jaques-Dalcroze

L’année 1906 marque une étape décisive dans la carrière d’Adolphe Appia. Une représentation de gymnastique rythmique lui révèle les principes de cette méthode développée par Émile Jaques-Dalcroze (1865-1950), compositeur renommé et professeur d’harmonie théorique au conservatoire de Genève. Déçu par la pédagogie contemporaine qui ignore l’individualité des élèves, Jaques-Dalcroze imagine d’abord – au grand déplaisir des autorités scolaires –, des «chansons avec gestes» qui conjuguent expression musicale et gestuelle. Dès 1903, il développe les principes de la gymnastique rythmique, qui tend à créer une harmonie entre l’intellect, la sensibilité et le corps, ces éléments fondamentaux de l’individu si souvent séparés. L’acquisition de la maîtrise corporelle et l’éveil des instincts naturels doit donner naissance à une humanité meilleure, dont le corps habité par la musique devient l’instrument d’un art total.

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Adolphe Appia: la révélation wagnérienne

Espaces lyriques

Aujourd’hui admirés pour leurs qualités esthétiques, les dessins scénographiques d’Adolphe Appia (1862-1928) ont longtemps été connu des seuls spécialistes de la mise en scène lyrique et théâtrale. Ces projets, réalisés sans prétention artistique et «d’une absolue nullité» selon leur auteur, constituaient pour lui une simple représentation visuelle de son travail théorique. Au-delà de leur fonction originale, ces œuvres témoignent aujourd’hui d’un talent visionnaire et de la modernité d’un précurseur dont l’influence ne se fera véritablement jour qu’à partir du milieu du XXe siècle, plusieurs décennies après sa mort.

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Martin Disler graveur

De l’importance des collaborations

Entre 1968 et 1980, Martin Disler ne pratique l’estampe que sporadiquement, alors même qu’il explore toutes formes d’expression – écriture, peinture, dessin, objet, performance, musique. La proposition que lui fait Peter Blum en 1981 de produire et d’éditer un portfolio de gravures initie une pratique qu’il poursuivra jusqu’à son décès en 1996. L’exposition du Cabinet d’arts graphiques lève aujourd’hui le voile sur les dernières années de sa production gravée.

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Félix Vallotton, côté dessin

Le MAH a reçu en don deux dessins préparatoires liés à des tableaux majeurs de sa collection

C’est avec un très grand intérêt et une infinie gratitude que le Musée d’art et d’histoire s’est récemment vu offrir deux études dessinées de Félix Vallotton. La recherche et l’examen des étapes préalables à une œuvre sont en effet indispensables à sa compréhension, qu’il s’agisse d’une peinture, d’une sculpture ou même d’une installation contemporaine. Leur généreux donateur, un membre de la famille de l’artiste, a jugé pertinent de réunir ces dessins avec les tableaux qui leur correspondent, une décision à laquelle nous rendons un hommage appuyé. Ces feuilles sont en effet préparatoires à deux toiles présentes respectivement depuis 1974 et 2001 dans le fonds Vallotton du musée, qui détient un ensemble majeur de l’artiste, riche de 21 huiles sur toile, 22 dessins et 355 estampes, volumes et multiples.

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Le MAH et le Musée du Chablais, partenaires pour le Léman

D’une rive à l’autre, exposition en deux actes à Thonon-les-Bains

Depuis le 23 mars au Musée du Chablais, l’exposition D’une rive à l’autre. Voyage autour du Léman  invite le visiteur à remonter le temps et à découvrir le Léman se décliner en images. Projet transfrontalier, cette présentation est née du partenariat scientifique conclu entre le Cabinet d’arts graphiques des MAH et le musée de Thonon-les-Bains. Profitant de la complémentarité de leurs fonds, les deux institutions ont réuni quelque 80 estampes des XVIIIe et XIXe siècles permettant d’apprécier l’évolution de la représentation du lac Léman et de ses rives.

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