Caroline Guignard

Assistante conservatrice

Après une licence ès Lettres à l’université de Lausanne et une formation continue en information documentaire à l’université de Genève (CESID), Caroline Guignard travaille dans plusieurs collections iconographiques genevoises (Bibliothèque de Genève, Institut et Musée Voltaire, Fonds municipal et Fonds cantonal d’art contemporain), avant de rejoindre le Cabinet des dessins du MAH en 2004. Depuis 2010, elle conserve, étudie et met en valeur les collections de dessins, pastels et carnets d'artistes au sein du Cabinet d'arts graphiques, s'attachant à faire connaître ces œuvres souvent restées confidentielles en raison de leur fragilité ou de leur apparente modestie.

Visions célestes. Visions funestes

Apocalypses et visions bibliques, de Dürer à Redon

Les visions, moyen de communication privilégié entre dieu et les mortels, apparaissent de manière récurrente dans les récits bibliques. La plus célèbre d’entre elles est celle que saint Jean aurait eue sur l’île de Patmos au premier siècle après J.-C., dont la narration constitue le dernier livre du nouveau Testament, l’Apocalypse. L’ancien Testament relate lui aussi plusieurs expériences de révélations divines sur la destinée humaine, comme celles faites à Daniel et Ézéchiel. Ces récits prophétiques, par la puissance évocatoire de leurs images, ont donné lieu à une iconographie aussi riche que spectaculaire. Une centaine d’estampes du XVe au XXe siècle issues des collections du cabinet d’arts graphiques donnent à voir quelques-unes de ces interprétations, du péché originel au Jugement dernier. Un choix articulé autour de trois ensembles majeurs, représentatifs de trois moments singuliers de l’histoire de l’œuvre imprimée.

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L’iconographie de l’Apocalypse

L’Apocalypse n’a cessé d’inspirer les artistes

En Angleterre, William Blake, William Turner et John Martin donnent une interprétation nouvelle à l’Apocalypse de Jean, mais aussi à certains textes inspirés par la Bible, La Divine Comédie de Dante (Blake, 1824-1827) et Paradise Lost de John Milton (Martin, 1825-1827). Les artistes romantiques se reconnaissent dans la figure de l’ange déchu et puisent aux sources de l’imagerie populaire, médiévale ou proto-renaissante, comme dans la littérature gothique en vogue. La fin du siècle, pressentant «l’Apocalypse joyeuse» à venir, convoque de manière visionnaire l’imagerie eschatologique comme dans l’Apocalypse de saint Jean d’Odilon Redon (1899), aussi introspective que fidèle au texte. L’horreur inédite des guerres et des catastrophes du XXe siècle réactive de manière exacerbée cette iconographie traditionnelle. Peut-être n’est-ce pas un hasard si l’ouvrage «superlatif» du XXe siècle – «le plus complexe», «le plus grand», «le plus lourd», «le plus cher»… –, édité par Joseph Forêt en 1961 et illustré par des artistes tels que Dalí, Buffet, Foujita, Mathieu et Zadkine, soit une version de l’Apocalypse?

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«Les Quatre Saisons» d’Albert Angst

La ronde du temps dans le hall du musée

Dès les années 1910, nombre d’œuvres d’Albert Angst ponctuent l’espace public de villes suisses et françaises. À Genève, il réalise notamment la fontaine célébrant l’amitié entre Gustave Vallette et Charles Monnier sur le bastion nord-est de la promenade Saint-Antoine et le monument aux morts de la Première Guerre mondiale à la Perle du Lac.

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Jeu optique au Cabinet d’arts graphiques

Un triscenorama redécouvert

MYSTÈRE. Le MAH possède des œuvres parfois mystérieuses. Qu’il s’agisse de leur origine, de leur «fonction», de leur fabrication, elles intriguent et posent des questions. Les scientifiques en charge de leur étude et de leur conservation doivent parfois mener l’enquête. Nous vous proposons donc de retrouver régulièrement, sur ce blog, des articles qui mettent en lumière ces recherches et ces questionnements qui se transforment, parfois, en aventures rocambolesques. (FJ)

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Wolfgang-Adam Töpffer aux prises avec son époque

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des artistes genevois comme Wolfgang-Adam Töpffer, père de Rodolphe, développent un véritable talent satirique, influencés notamment par les caricaturistes anglais. À travers son exposition Satires! Caricatures genevoises et anglaises du XVIIIe siècle, le Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire invite à découvrir ces œuvres, tantôt aimablement ironiques tantôt férocement polémiques. Retour en des temps politiquement troublés.

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