Mayte Garcia

Assistante Conservatrice, Pôle Beaux-Arts

Mayte García Julliard a étudié à l'Université de Genève où elle a obtenu un master en histoire de l'art. Assistante auprès de cette université de 1999 à 2005, elle poursuit ses recherches de doctorat portant sur la réception de Velázquez aux XVIIe et XVIIIe siècles. Assistante conservatrice au Cabinet d'arts graphiques de 2005 à 2012, elle a participé à de nombreux projets en lien avec cette collection. Elle a par ailleurs dirigé le projet Arte Salvado en 2011 et fut co-organisatrice du colloque Patrimoine et conflits armés, la même année. Depuis mars 2012, elle est en charge de la collection de peintures et de sculptures, XVe-XVIIIe siècles, au pôle Beaux-Arts.

Premiers regards à la Maison Tavel

Les débuts de la photographie en Suisse romande sont à découvrir grâce à la Fondation Auer Ory

La photographie n’a pas encore fêté son bicentenaire, mais l’aisance avec laquelle nous enregistrons et diffusons quotidiennement des images pourrait nous laisser croire qu’elle est vieille de plusieurs siècles. En revenant aux prémices de l’invention, Pionniers de la photographie en Suisse romande à la Maison Tavel propose de retourner sur ces lieux du passé que nous croyons connaître et qui ont pourtant encore bien des merveilles à révéler.

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Éloge de la lenteur… contemplative

Scènes de vie quotidienne

Depuis les années 1990, dans le sillon des mouvements environnementalistes tels que le Slow Food, le Slow Art est devenu pour certains artistes une éthique de travail et une façon de résister aux emballements du marché. Puis est né le Slow Art Day, incitant les visiteurs-euses des musées à dédier plus de temps que les 6 à 30 secondes passées, en moyenne, devant un tableau. Cet événement a lieu tous les 4 avril, mais cette année le Covid-19 en a décidé autrement et il se fera, sans mauvais jeu de mots, «sur la toile». Temps de confinement oblige, pourquoi ne pas retenir la méthode et contempler, plus lentement, les collections du MAH? Notamment les scènes de la vie quotidienne du XVIIe siècle hollandais pour échapper, justement, au quotidien.

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Le MAH, un havre protecteur depuis 1939

1939 – 2017: le musée à la croisée des enjeux patrimoniaux

1939: Les Chefs-d’œuvre du Prado; 2007: Gaza, à la croisée des civilisations; 2017: Trafic illicite de biens culturels. À trois reprises, le Musée d’art et d’histoire a présenté en ses murs des objets précieux que la guerre a tenus éloignés de leurs pays. Pour mieux comprendre ce rôle de safe haven (ou refuge) endossé par le MAH, un retour sur l’événement fondateur de 1939 s’impose.

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Troppo vero ! Ou les joies de la déception

 Camera oscura augmentée

Elle était autrefois l’aboutissement d’une série d’étapes délicates, longues et coûteuses; elle est devenue spontanée, immatérielle, facile à modifier. Les appareils étaient autrefois lourds et encombrants; ils se dissimulent aujourd’hui dans les circuits de nos téléphones portables. Il fallait autrefois faire preuve de patience avant que les prises de vues ne nous reviennent révélées sur papier; plus d’attente désormais: ces mêmes prises peuvent être effacées ou conservées et envoyées à des milliers de kilomètres. Depuis l’inscription de son brevet en 1839, la photographie, comme tant d’autres inventions du XIXe siècle, a d’abord séduit les élites pour rapidement s’en affranchir. Comme l’avion, comme le train, elle est aujourd’hui partout présente, à tout moment disponible, voire indispensable. Mais la photographie a ceci de particulier: elle est multipliable à l’envi. Avantage? Désavantage? La photographie fait partie de ces découvertes dont on ne saurait se passer, un outil simple mais sophistiqué que l’on aime et que l’on aime aussi détester. Pour certains, elle aurait envahi et banalisé le quotidien; pour d’autres au contraire elle est témoin objectif, engagement responsable, matériau d’art unique et point de vue d’auteur; ou encore instrument utile, docile, muet et serviable; ou même preuve irréfutable ou réfutable, empreinte mémorielle, machine à voyager dans le temps et réservoir inépuisable de nostalgies.

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Présences photographiques. Dévoiler une collection grâce au travail d’inventaire

Dévoiler une collection

La photographie occupe une place particulière au sein de la collection du Cabinet d’arts graphiques. N’ayant pas fait l’objet d’une politique d’acquisition à part entière, elle constitue une «collection cachée» à l’intérieur de celle, plus vaste, des estampes. En identifier les plus belles pièces, découvrir celles dont on ne soupçonne pas même l’existence relève ainsi, par certains aspects, du défi. C’est pourtant ce défi qui a été relevé, depuis 2011, grâce à l’exploitation des inventaires anciens et du progiciel MuseumPlus.

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