Marielle Martiniani-Reber

Conservatrice

Diplômée de l’Université de Lyon II, Marielle Martiniani-Reber est docteur en histoire de l’art et en archéologie. Conservatrice responsable du département des arts appliqués des Musées d’art et d’histoire depuis 1995, elle est par ailleurs spécialiste des textiles et de l’Orient chrétien. Auteure de plus de 80 articles et livres dans ces deux domaines principalement, elle a notamment publié en 2011 le catalogue raisonné des collections byzantines des MAH. Auparavant, Marielle Martiniani-Reber a aussi longtemps assuré une charge d’enseignement à Lyon, Lausanne et Paris.

Un Bon Pasteur originaire de Goa, au Musée d’art et d’histoire

Quand les artistes indiens interprétaient l’iconographie catholique

Alors que nous organisions une exposition célébrant le cinquantenaire de l’Inde, en 1997, Léon Schubiger, ancien responsable du dépôt du Musée d’art et d’histoire et fin connaisseur de ce pays, nous a signalé que le MAH possédait un petit ensemble d’ivoires d’origine indienne. Ces objets furent alors inventoriés et brièvement étudiés pour être publiés dans le catalogue L’esprit de l’Inde dans les collections des Musées d’art et d’histoire. Il n’a cependant pas été possible de remonter jusqu’à leur provenance exacte; sans doute ont-ils fait partie des fonds réunis par Gustave Revilliod.

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Lorsque Byzance brillait de mille feux

L’art de l’éclairage dans l’exposition Byzance en Suisse

Nous n’avons pas conservé de cierges ou de bougies provenant de Byzance en raison de la fragilité de leur matière, même si les sources écrites indiquent que la cire figurait parmi les matières précieuses pour lesquelles on n’hésitait pas à franchir de longues distances. En effet, ce produit était importé du nord de la Russie et de la Scandinavie actuelles, de même que les fourrures, en échange de la soie, de monnaies ou d’objets d’argent. Cependant, les Byzantins pratiquaient l’apiculture et pouvaient se procurer de la cire locale, mais sans doute celle-ci était-elle insuffisante pour palier à leurs besoins. Pourtant, la principale source d’éclairage artificiel n’était de loin pas la cire, mais bien l’huile d’olive dont on remplissait les simples lampes de terre cuite, mais aussi celles en bronze ou en verre, comme les coupelles de verre qui garnissaient les polycandela de bronze ou même d’argent qui éclairaient les palais et les églises.

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Les miniatures sur ivoire du MAH

Quand les Indiens répondaient aux commandes des Anglais

Un ensemble de miniatures indiennes sur ivoire est conservé dans les collections d’horlogerie, de bijouterie, d’émaillerie et de miniatures. Il provient des collections de Gustave Revilliod et date de la fin du XIXe siècle. À cette époque, les artistes indiens travaillaient pour une clientèle occidentale et réalisaient des portraits à son intention. Ils peignaient aussi des représentations de paysages ou de monuments que les voyageurs étrangers rapportaient ensuite dans leur pays en souvenir.

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Un témoignage de reconnaissance du Gouvernement américain

À la suite de la guerre de Sécession (1861-1865), les États-Unis entrèrent dans une période difficile de reconstruction. Face aux énormes dégâts, ces derniers accusèrent la Grande-Bretagne d’avoir violé sa neutralité en fournissant certains renforts douteux aux États confédérés. Ils l’incriminèrent notamment d’avoir construit, dans les chantiers navals anglais, le navire corsaire sudiste Alabama. Ce croiseur bouleversa le commerce nordiste en faisant couler soixante-deux bateaux, avant d’être lui-même détruit, le 18 juin 1864, par un vaisseau de guerre fédéral, le Kearsage, au large de Cherbourg. Cette victoire nordiste accrut l’hostilité entre les deux pays.

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La Vierge de Vladimir du Musée d’art et d’histoire

L’or pour les détails

Le Musée d’art et d’histoire de Genève est la seule institution publique de Suisse qui possède une collection d’icônes présentée de manière permanente. Celle-ci, essentiellement formée à partir de dons et de legs, comprend des œuvres crétoises, grecques et russes réalisées entre le XVe et le XIXe siècle. La Vierge de Vladimir est l’une des icônes léguées au musée par Tatiana Slonim en 1986, cantatrice, épouse de Marc Slonim et citoyenne américaine d’origine russe, qui passa la dernière partie de sa vie à Genève. Elle partagea sa collection d’icônes entre le musée et l’église de la paroisse orthodoxe grecque francophone de Chambésy, Sainte-Catherine.

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