Collections

Le Musée d’art et d’histoire figure parmi les trois plus grands musées suisses. Encyclopédique, il rassemble des collections variées, fruits de la réunion de plusieurs fonds muséaux et de dons de collectionneurs ou de fondations. Peintures, sculptures, estampes et dessins, livres, objets archéologiques et historiques – dont des bijoux, des montres et des émaux, des textiles, des icônes, des meubles ou de l’argenterie – permettent de voyager à travers le temps et d’explorer les grandes étapes des civilisations occidentales.

Un cabinet italien à la loupe

Un cabinet d’apparat ou le reflet de la théâtralité baroque

Entré dans les collections du Musée d’art et d’histoire par legs en 1943, ce cabinet italien aux lignes architecturales figure en bonne place dans la présentation Le cabinet: de l’écrin précieux au meuble d’apparat. De forme imposante, il ne laisse rien deviner de la complexité de son intérieur, dissimulé derrière deux vantaux. Le cœur du meuble découvre en effet, à l’instar d’une petite scène de théâtre, un décor inattendu de miroirs, un sol à chevrons marqueté et, nichée dans le fond, une alcôve ornementale. Ces éléments, qui jouent sur les lois de l’optique et de la perspective, reflètent le goût de l’époque baroque pour l’illusion théâtrale, ainsi que pour les jeux d’ombre et de lumière.

Continuer la lecture…

Une Charité silencieuse

Analyse d’une oeuvre en prélude à l’exposition Silences 

Le 14 juin s’ouvrira au Musée Rath une grande exposition intitulée Silences. Le propos de cette exposition dépassera largement l’enquête iconographique. Elle offre toutefois une belle occasion de repérer, au sein des collections du Musée d’art et d’histoire, des œuvres où apparaît le geste invitant au silence – l’index porté à la bouche – appelé «signe d’Harpocrate».

Continuer la lecture…

Achille Murat par François Gérard, un tableau à redécouvrir

Les collections d’art ancien recèlent de belles surprises

Dans le cadre du chantier des collections, le travail mené sur le fonds d’art ancien du Musée d’art et d’histoire permet d’explorer les réserves et d’y découvrir des trésors oubliés. Ainsi ce très joli petit tableau du peintre français François Gérard (fig. 1) a retenu notre attention: il s’agit d’un portrait d’Achille Murat légué à la Ville de Genève par Gustave Revilliod, qui semble ne jamais avoir fait l’objet d’une publication, ni été exposé depuis très longtemps au musée.

Continuer la lecture…

Carl Wilhelm Kolbe à l’honneur au MAH

Une sélection d’œuvres de l’artiste allemand est à découvrir à l’étage des Beaux-Arts

Carl Wilhelm Kolbe (Berlin, 1757–Dessau, 1835) embrasse la profession d’instituteur avant de décider, avec son lointain parent Daniel Chodowiecki (Danzig, 1726–Berlin, 1801), de poursuivre une formation artistique à l’Académie de Berlin. Malgré son âge quelque peu avancé, Kolbe convainc rapidement ses professeurs et ses pairs de son talent de dessinateur. Établi à Dessau en 1796, il conserve une activité d’enseignant pendant quelques années, avant de se consacrer exclusivement au dessin et à l’estampe.

Continuer la lecture…

La nymphe délaçant sa sandale

Une statue léguée par Etienne Duval

L’œuvre, en marbre de Paros, montre une jeune femme qui délace sa sandale de sa main droite, aujourd’hui disparue. Par ce geste en apparence anodin, la suite de l’épisode est annoncée. En effet, la jeune femme, dont le corps est tendu vers l’avant, dans la direction vers laquelle se tourne son visage, se déchausse afin de s’engager dans un mouvement. Par comparaison avec d’autres représentations du même sujet – on en connait une soixantaine –, on a pu établir que la sculpture faisait partie d’un groupe: un satyre invitait notre personnage à danser. D’où le titre donné à la représentation: L’Invitation à la danse. Dans ce contexte, la femme pourrait s’identifier à une nymphe ou une ménade, rencontrant un parèdre dans la nature et se disposant à s’adonner avec lui à l’une de ses activités préférées.

Continuer la lecture…