Collections

Le Musée d’art et d’histoire figure parmi les trois plus grands musées suisses. Encyclopédique, il rassemble des collections variées, fruits de la réunion de plusieurs fonds muséaux et de dons de collectionneurs ou de fondations. Peintures, sculptures, estampes et dessins, livres, objets archéologiques et historiques – dont des bijoux, des montres et des émaux, des textiles, des icônes, des meubles ou de l’argenterie – permettent de voyager à travers le temps et d’explorer les grandes étapes des civilisations occidentales.

Le Cycle de Constantin par Lanceloot Lefebure, trésor de la tapisserie au MAH (II)

Deuxième partie: Apparition (ou miracle) de la croix à Constantin

À la fin de l’année 312, les troupes de Constantin se rapprochent de Rome. Progressant le long de la Via Flaminia, elles s’arrêtent sur le site actuel de Malborghetto, près de la Prima Porta, à une vingtaine de kilomètres au nord de la cité éternelle. À la fin du mois d’octobre, Maxence se prépare d’abord à un siège de la ville. Il fait couper tous les ponts traversant le Tibre et accumule les réserves de provisions. Inquiété par l’avancée de l’armée de Constantin, Maxence choisit toutefois de changer de tactique: il dispose ses cohortes prétoriennes autour de la ville et les envoie affronter les troupes de son rival. Une première bataille a lieu sur le site de Saxa Rubra, à une dizaine de kilomètres au nord-est de Rome, qui n’apporte guère de réconfort à Maxence, tandis que Constantin continue à se rapprocher de sa destination finale.

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Le Cycle de Constantin par Lanceloot Lefebure, trésor de la tapisserie au MAH (I)

Première partie: Le Couronnement de Constantin

Dans sa Poétique, Aristote distingue deux moments essentiels de toute tragédie: le «nœud» (désis), qui renvoie à «ce qui va du début jusqu’à la partie – la dernière – à partir de laquelle survient le retournement qui conduit au bonheur ou au malheur» et la «résolution» ou «dénouement» (lysis), qui se réfère à «ce qui va du début de ce retournement jusqu’à la fin» (XVIII, 1455b24-29). Dans la structure tragique constituée par son Cycle de Constantin, Lanceloot Lefebure fait du Couronnement de Constantin le nœud de son intrigue. Cet événement marque le début du récit tout en rassemblant, en une composition, les germes de la discorde qui conduiront à la guerre opposant les troupes de Maxence et de Constantin et à l’avènement du premier empereur chrétien de l’histoire.

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Saint Thibault ou la conversion d’un chevalier en ermite

Une statuette du XVe siècle déposée au MAH en 1980

Saint Thibault est représenté en jeune noble pratiquant l’art de la fauconnerie de haut vol; il est revêtu d’une tunique ceinturée et porte un carnier, petit sac pendu à sa ceinture. Son manteau, doublé d’hermine et bardé de trois bandes de la même fourrure (aujourd’hui presque disparues), est l’attribut des dauphins du royaume de France. Le prestige de son père, le comte IV de Champagne, célèbre trouvère (1201-1253) qui portait le titre de roi de Navarre, aurait-il incité les artistes bourguignons et champenois à gratifier le saint d’un tel emblème vestimentaire?

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La Femme à la jarretière de Ferdinand Hodler

L’un des trésors cachés du MAH

En 1887, Ferdinand Hodler a plusieurs projets en chantier. L’Avalanche, une peinture de paysage, l’occupe en janvier et sera sa contribution au concours Calame de la Société des beaux-arts de cette année. Au printemps, il s’attelle à une peinture d’histoire, Le Cortège des lutteurs (2e version), et, durant l’été, il se penche à nouveau sur un thème qui l’accompagnera toute sa vie: la vieillesse, la déchéance physique et morale, la résignation, la désillusion et la mort. Le Las de vivre (aujourd’hui au Kunstmuseum Winterthur), un tableau d’inspiration symboliste, en est le fruit.

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S’ils pouvaient parler…

Chaque 29 février, les collections du MAH se réveillent en secret

Nous sommes dans quelque sous-sol –discret à défaut d’être secret– où s’alignent, dans de sombres couloirs fermés par de lourdes grilles que vient parfois illuminer l’éclat blafard d’un néon, des armoires coulissantes dont les entrailles bardées de rayonnages croulent sous le poids d’un patrimoine mal aimé.

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