Expositions

Chaque année, les Musées d’art et d’histoire programment une quinzaine d’expositions temporaires dans ses cinq lieux: le Musée de la rue Charles-Galland, le Rath, la Maison Tavel, le Cabinet d’arts graphiques et la Bibliothèque d’art et d’archéologie. Une programmation qui répond à des critères comme la découverte des collections et leur mise en valeur, les collaborations internationales, les recherches menées sur les œuvres par les scientifiques du MAH ou la recherche de la transversalité entre les différentes collections du musée.

Les débuts de la photographie à Genève

Jean-Gabriel Eynard daguerréotypiste

L’exposition Révélations, au Musée Rath du 27 mai au 11 septembre 2016, présente pour la première fois au public des daguerréotypes de Jean-Gabriel Eynard acquis en 2013 par la Ville de Genève. Ces pièces exceptionnelles sont contemporaines de l’invention de la photographie.

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Troppo vero ! Ou les joies de la déception

 Camera oscura augmentée

Elle était autrefois l’aboutissement d’une série d’étapes délicates, longues et coûteuses; elle est devenue spontanée, immatérielle, facile à modifier. Les appareils étaient autrefois lourds et encombrants; ils se dissimulent aujourd’hui dans les circuits de nos téléphones portables. Il fallait autrefois faire preuve de patience avant que les prises de vues ne nous reviennent révélées sur papier; plus d’attente désormais: ces mêmes prises peuvent être effacées ou conservées et envoyées à des milliers de kilomètres. Depuis l’inscription de son brevet en 1839, la photographie, comme tant d’autres inventions du XIXe siècle, a d’abord séduit les élites pour rapidement s’en affranchir. Comme l’avion, comme le train, elle est aujourd’hui partout présente, à tout moment disponible, voire indispensable. Mais la photographie a ceci de particulier: elle est multipliable à l’envi. Avantage? Désavantage? La photographie fait partie de ces découvertes dont on ne saurait se passer, un outil simple mais sophistiqué que l’on aime et que l’on aime aussi détester. Pour certains, elle aurait envahi et banalisé le quotidien; pour d’autres au contraire elle est témoin objectif, engagement responsable, matériau d’art unique et point de vue d’auteur; ou encore instrument utile, docile, muet et serviable; ou même preuve irréfutable ou réfutable, empreinte mémorielle, machine à voyager dans le temps et réservoir inépuisable de nostalgies.

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« Urs Fischer – Faux Amis »: entretien avec Massimiliano Gioni

Le commissaire italien de l’exposition-événement au MAH s’explique sur ses choix

Je peux vous donner un exemple avec trois œuvres. Tout d’abord, le Concert/Cornichon (2011) d’Urs Fischer, qui consiste en quatre grandes boîtes de miroirs, sur lesquels sont appliqués des sérigraphies d’objets agrandis comme un Pinocchio en cristal – Concerto était d’ailleurs un titre auquel nous avions pensé au départ, car il fait référence à l’idée de plusieurs instruments jouant ensemble. Cette œuvre joue sur l’idée du reflet, tout comme Hanging Heart (1995-1998) de Jeff Koons, un tableau dans lequel la surface réfléchissante d’un grand cœur métallique est simulé par la peinture. Vient ensuite Memorial of the Good Old Time (1987) de Martin Kippenberger, qui est une grande structure gonflable. Cet objet noir parfaitement opaque est gonflé d’air tout comme semble l’être le cœur de Hanging Heart. D’une oeuvre à l’autre, les matériaux changent comme s’ils déteignaient ou se contaminaient entre eux. La sculpture en caoutchouc ressemble au Hanging Heart de Jeff Koons, qui lui-même ressemble aux sculptures-miroirs d’Urs Fischer. En passant d’une œuvre à l’autre, la qualité même du matériau change. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas diviser l’espace d’exposition, afin de renforcer ce sentiment d’accumulation avec des objets directement en contact les uns avec les autres.

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« Urs Fischer-Faux Amis »: entretien avec Dakis Joannou

L’exposition d’art contemporain au MAH présente une sélection d’œuvres appartenant au collectionneur grec

À l’époque, collectionner ne m’intéressait pas. Je voulais prendre part au dialogue sur l’art, organiser des expositions. Un jour, alors que je déjeunais avec le philosophe français Pierre Restany à Athènes, je lui faisais part de mes préoccupations, de ma volonté de participer au monde de l’art, il m’a suggéré l’idée de créer une fondation. En ce temps-là, je voyageais très souvent à Genève pour mes affaires, et j’y ai rencontré Adelina von Fürstenberg, fondatrice du Centre d’Art Contemporain (CAC). J’ai ensuite pensé qu’y établir la Fondation DESTE à Genève serait idéal pour soutenir les expositions et les projets organisés par le Centre [Joseph Kosuth: Recent works 1981-1985, Ancien Palais des expositions (1985); Promenades, Parc Lullin, Genthod (1985); Gilberto Zorio, Ancien Palais des expositions (1986); Marina Abramovic & Ulay: Der Mond, Die Sonne, Palais Wilson, 1987…]. C’est en 1985, lorsque j’ai rencontré Jeff Koons, que je me suis mis à collectionner. La première exposition de la collection, Cultural Geometry, s’est tenue à la House of Cyprus, à Athènes, en 1988.

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«Urs Fischer – Faux Amis»: une histoire d’amitié

Le MAH accueille une sélection inédite d’œuvres de la collection Dakis Joannou, en collaboration avec la Fondation DESTE

L’événement est de ceux que l’on attendrait au Musée d’art moderne et contemporain de Genève. Avec la spontanéité  enthousiaste qui le caractérise, le collectionneur et homme d’affaires Dakis Joannou a pourtant jeté son dévolu sur le Musée d’art et d’histoire pour présenter une sélection inédite de sa collection, dans le cadre de la Fondation DESTE qu’il a créée à Genève en 1983 pour soutenir les projets du Centre d’Art Contemporain (CAC).

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