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Les Musées d’art et d’histoire de Genève rassemblent des collections pluridisciplinaires comprenant peintures, sculptures, estampes, livres, objets historiques et archéologiques, couvrant les grandes étapes de l’histoire de l’art occidental, de la Préhistoire à l’époque contemporaine. Tout au long de l’année, les collaboratrices et collaborateurs du musée conçoivent des textes pour mettre en avant leur domaine de recherche, partager leurs activités dans les coulisses ou en lien avec les publics. Les textes proposés sur ce blog associent rigueur et vulgarisation.

Projet «Dedans-Dehors» (V)

Un partenariat entre le MAH et les structures d’accueil para- et extrascolaires

Mercredi 15 juin dernier, des réalisations de toutes sortes, touchant à des techniques multiples (céramique, mosaïque, danse, maquette…) ont été présentées dans les salles du Musée d’art et d’histoire, placées en regard des objets patrimoniaux dont elles sont inspirées. Cette année, près de 300 enfants et 60 animateurs, appartenant à une douzaine de structures para- et extrascolaires, ont participé au projet «Dedans-Dehors». Durant toute l’année scolaire, ils sont venus au musée pour des visites «sur-mesure» autour de thématiques variées et ont bénéficié d’ateliers créatifs organisés dans leurs lieux d’accueil. Le travail de la médiatrice comprend les visites au musée et les ateliers avec des artistes ou artisans professionnels, et assure le développement d’un réel partenariat avec les équipes d’animateurs.

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Bicentenaire Frankenstein: le choix du bibliothécaire

Une sélection d’ouvrages sur le monstre de Mary Shelley à retrouver à la BAA

16 juin 1816: «Chacun de nous va écrire une histoire de fantôme», aurait lancé Lord Byron à ses convives, Percy Shelley et Mary Godwin, dans sa villa Diodati sise à Cologny, non loin du bord du lac Léman. Ce serait à la suite de cette invitation que Mary Godwin, future Mary Shelley, aurait établi le point de départ de son récit fondateur.

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Troppo vero ! Ou les joies de la déception

 Camera oscura augmentée

Elle était autrefois l’aboutissement d’une série d’étapes délicates, longues et coûteuses; elle est devenue spontanée, immatérielle, facile à modifier. Les appareils étaient autrefois lourds et encombrants; ils se dissimulent aujourd’hui dans les circuits de nos téléphones portables. Il fallait autrefois faire preuve de patience avant que les prises de vues ne nous reviennent révélées sur papier; plus d’attente désormais: ces mêmes prises peuvent être effacées ou conservées et envoyées à des milliers de kilomètres. Depuis l’inscription de son brevet en 1839, la photographie, comme tant d’autres inventions du XIXe siècle, a d’abord séduit les élites pour rapidement s’en affranchir. Comme l’avion, comme le train, elle est aujourd’hui partout présente, à tout moment disponible, voire indispensable. Mais la photographie a ceci de particulier: elle est multipliable à l’envi. Avantage? Désavantage? La photographie fait partie de ces découvertes dont on ne saurait se passer, un outil simple mais sophistiqué que l’on aime et que l’on aime aussi détester. Pour certains, elle aurait envahi et banalisé le quotidien; pour d’autres au contraire elle est témoin objectif, engagement responsable, matériau d’art unique et point de vue d’auteur; ou encore instrument utile, docile, muet et serviable; ou même preuve irréfutable ou réfutable, empreinte mémorielle, machine à voyager dans le temps et réservoir inépuisable de nostalgies.

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Le couple selon Pedro Meylan

Vision classique de l’amour par le sculpteur genevois

Sa ville natale de Buenos Aires ne semble guère lui avoir laissé plus de traces qu’un prénom exotique. En effet, la famille Meylan – un père d’origine vaudoise, ingénieur et architecte, et une mère suisse-allemande – a très vite quitté la capitale argentine pour s’installer en Silésie. Une vocation de sculpteur conduit le jeune homme vers une formation dans une école d’art, à Genève puis à Munich. D’où il ressort profondément marqué par son professeur, Adolf Hildebrand (1847-1921), qui cherche à s’exprimer dans un langage inspiré de l’antiquité grecque. Imprégné de ce classicisme, Pedro Meylan participe, sans succès, au Concours pour le Monument aux soldats morts au service de la patrie à Genève, en 1920.

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Question d’éthique

Les principes déontologiques au cœur des pratiques du Musée d’art et d’histoire

À l’heure où les conflits armés au Proche-Orient se succèdent, entraînant dans leur sillage la destruction de nombreux sites antiques et le pillage de pièces archéologiques ressurgissant sur le marché noir, il semble important de rappeler les principes déontologiques que s’est imposés depuis quelques années le Musée d’art et d’histoire de Genève. La cité de Calvin est en effet un cas unique: un comité déontologique de la ville de Genève a été mis en place et est actuellement présidé par Jean-Yves Marin, directeur du MAH et coauteur du code de déontologie de l’ICOM (Conseil International des Musées), une instance à laquelle siège Vincent Negri, expert en droit international du patrimoine (CNRS). Constitué de conservateurs et de directeurs de musées suisses, d’experts en droit suisse et international et des représentants de la branche suisse de l’ICOM, ce comité a pour mission d’étudier et d’évaluer les modes d’acquisition passés et présents des musées genevois et de proposer, si nécessaire, des restitutions ou des coopérations. Un programme de gestion éthique du patrimoine municipal conforme aux principes déontologiques internationaux adoptés par l’ICOM en 2004.

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