« Urs Fischer – Faux Amis »: entretien avec Massimiliano Gioni
Le commissaire italien de l’exposition-événement au MAH s’explique sur ses choix
Je peux vous donner un exemple avec trois œuvres. Tout d’abord, le Concert/Cornichon (2011) d’Urs Fischer, qui consiste en quatre grandes boîtes de miroirs, sur lesquels sont appliqués des sérigraphies d’objets agrandis comme un Pinocchio en cristal – Concerto était d’ailleurs un titre auquel nous avions pensé au départ, car il fait référence à l’idée de plusieurs instruments jouant ensemble. Cette œuvre joue sur l’idée du reflet, tout comme Hanging Heart (1995-1998) de Jeff Koons, un tableau dans lequel la surface réfléchissante d’un grand cœur métallique est simulé par la peinture. Vient ensuite Memorial of the Good Old Time (1987) de Martin Kippenberger, qui est une grande structure gonflable. Cet objet noir parfaitement opaque est gonflé d’air tout comme semble l’être le cœur de Hanging Heart. D’une oeuvre à l’autre, les matériaux changent comme s’ils déteignaient ou se contaminaient entre eux. La sculpture en caoutchouc ressemble au Hanging Heart de Jeff Koons, qui lui-même ressemble aux sculptures-miroirs d’Urs Fischer. En passant d’une œuvre à l’autre, la qualité même du matériau change. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas diviser l’espace d’exposition, afin de renforcer ce sentiment d’accumulation avec des objets directement en contact les uns avec les autres.
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