Corps et esprits: s’inspirant de l’intitulé de l’exposition actuellement présentée au Musée d’art et d’histoire, la médiation culturelle propose, le 2 mars 2014, une journée dédiée au corps: nudité héroïque ou fausse pudeur des nymphes, valorisation du muscle, incarnation d’un idéal de beauté, sensualité des matières et la représentation du mouvement… Le rapport au corps interroge!
Les corps dansent…
En résonance avec l’importance de la danse dans l’Antiquité, notamment mise en évidence dans l’exposition, la danseuse et chorégraphe Lucy Nightingale, accompagnée de quatre musiciens – Emilie Mory (violon I), Hélène Conrad (violon II), Izumi Hozokawa (violon alto) et Florestan Darbellay (violoncelle) – et de deux chanteuses – Gabriella Cavasino (soprano) et Nadia Catania (mezzo soprano) – interprétera la création Corps dansés, corps perçus, corps délivrés.

Lucy Nightingale, déambulant longuement dans les collections d’antiquités, s’est imprégnée des sculptures et autres objets de la présentation permanente. S’interrogeant sur les sujets, s’inspirant des postures, réagissant sur des thématiques telles que la nudité héroïque ou les usages variés des draperies à travers les âges, elle a aussi relevé des points communs, des divergences ou des évolutions entre œuvres égyptiennes, grecques et romaines. De là est née une performance au cours de laquelle l’évocation et le reflet des antiques et de leur contexte historique est magnifiquement rendu, sans un mot, par la pure expression corporelle.
Côté musique, l’ensemble jouera le Stabat Mater composé par Giovanni Battista Pergolesi (dit Pergolèse) en 1736, deux mois avant sa mort. L’œuvre musicale, créée pour six musiciens, évoque la souffrance de la Vierge Marie. De statique, cette douleur s’anime au son d’une musique qui, pour être religieuse n’en est pas moins complètement païenne, intégrant des musiques de danses et de cérémonies populaires. Cet aspect de la pièce de Pergolèse entre en parfaite résonance avec l’imbrication des domaines sacrés et profanes des cultures antiques.
La rencontre entre ces artistes a abouti à une création proposant quatre stations: la première dans la collection égyptienne, entre les statues monumentales de Ramsès II et Sekhmet; la deuxième au milieu des statues d’Apollon et d’autres figures de marbre de la salle grecque; la troisième auprès du Trajan héroïsé en Diomède; et la quatrième se fera dans l’escalier monumental menant jusqu’au palier jouxtant l’entrée de l’exposition Corps et esprits.
La beauté de Sabina Poppaea

Pour compléter cette réflexion autour du corps, les familles sont invitées à explorer la beauté idéale, de l’Antiquité à la Renaissance grâce à un parcours intitulé Je suis la plus belle. Cette déambulation mettra en lumière l’un des fleurons des collections beaux-arts du musée, la Sabina Poppæa, portrait imaginaire de l’impératrice romaine (épouse de Néron) par un artiste de l’école de Fontainebleau au XVIe siècle. Que nous montre véritablement cette effigie de souveraine? Et que nous cache-t-elle, au propre comme au figuré? Pourquoi choisir cette figure historique, en quoi son portrait reflète-t-il des canons esthétiques antiques ou comment s’inscrit-il dans la vision maniériste du début de la Renaissance? Des questions auxquels tous seront invités à réfléchir.
Attention! La création Corps dansés, corps perçus, corps délivrés, présentée à 11h30 et à 15h30, ne peut accueillir que 40 personnes à chaque fois. Nous vous invitons donc à venir en avance, afin d’obtenir un laisser-passer.