Lier histoire et arts visuels
Quelques fragments miraculeusement préservés de fresques romaines ont été mis au jour lors de fouilles archéologiques dans la région genevoise. Près de 2’000 ans après leur fabrication, leur exposition au Musée d’art et d’histoire permet d’imaginer le luxe et les couleurs dans lesquels vivaient les riches gallo-romains de Genève…
Ouverte depuis quelques années, la salle d’archéologie régionale (niveau -2) permet de découvrir les traces du passé genevois des premiers établissements du Salève durant le Paléolithique jusqu’à l’an mil. Les éléments plus anciens sont à découvrir au Museum d’histoire naturelle et les plus récents, couvrant les siècles du Moyen Âge central à nos jours, à la Maison Tavel.
Depuis quelques mois, une nouvelle section enrichit la présentation du patrimoine local, aménagée juste à côté de la sortie de l’ascenseur. Cet espace met en exergue des éléments de la Genève romaine jusqu’alors peu représentés: les fresques murales. Deux sites sont à l’honneur: celui de Saint-Antoine, tout proche du musée, dont les fouilles de la demeure urbaine du Ier siècle, la domus, ont livrés plusieurs éléments intéressants; celui du Parc La Grange où des fragments ont été trouvées lors de l’importante fouille menée dans la villa dans les années 2000. Ils complètent la présentation déjà existante des décors de la villa de Vandœuvre.
Techniques romaines exportées
Les Romains connaissent la technique de la peinture à fresque et l’utilisent abondamment pour le décor mural. Les exemples les plus connus et les mieux conservés viennent du site de Pompéi qui a livré de somptueux ensembles. Plus proche de nous, ces techniques sont observées après la romanisation de nos régions entre la fin du Ier siècle avant et le Ier siècle après J.-C. Ces techniques de peinture relèvent véritablement de la fresque puisque l’enduit mural est frais au moment de la pose des couleurs. Ceci fige les pigments qui résistent ainsi à travers le temps. Les exemples présentés dans la salle sont d’ailleurs impressionnants par leur qualité et leur vivacité de couleurs.

L’état de ces fresques est aujourd’hui très fragmentaire, mais les codes de représentation employés permettent de reconstituer les ensembles. En effet, la structure de ces décors imite des formes architecturales sur lesquelles on retrouve des bases de murs puis des panneaux de couleur (rouge ou noir), délimités par des colonnes ou des guirlandes avec parfois d’autres motifs.
Pour aborder le sujet de la fresque avec ses élèves, préparer sa visite et poursuivre l’expérimentation en classe, une séquence didactique dans le dossier pédagogique Archéologie régionale a été élaborée par Véronique Casetta Lapiere pour le SEESE – arts visuels –Département de l’instruction publique, de la culture et des sports – Enseignement primaire – Genève. Des activités diverses y sont proposées autour des fresques gallo-romaines: partie 1 et partie 2.
Dans la salle, cette présentation est en outre complétée par la présentation de la maquette de la villa gallo-romaine du parc La Grange. Cette maquette n’était plus visible depuis quelques années. Elle retrouve ainsi sa place et permet de mieux comprendre comment était construite une villa de l’époque, avec ses différents espaces et sa taille monumentale.
