Présentation exceptionnelle de tableaux du Siècle d’Or à la Fondation Arnaud
À partir du 21 octobre et jusqu’au 22 janvier 2017, la Fondation Pierre Arnaud à Lens (Valais) présente une sélection des plus belles peintures hollandaises et flamandes provenant des collections du Musée d’art et d’histoire de Genève. Cette exposition est l’aboutissement d’un long travail de redécouverte et de recherches mené par le musée genevois depuis une vingtaine d’années.
Étoffé au fil du temps, le plus souvent grâce à des dons consentis par des collectionneurs (Gustave Revillod, Jacob Duval…), le fonds de tableaux flamands et hollandais du MAH forme aujourd’hui une collection de référence. Formé de quelque 280 huiles datant du XVe au XVIIIe siècle, ce corpus constitue, sur le plan numérique, le plus important ensemble de peintures de ces écoles en Suisse. Si ces œuvres ont connu un relatif désintérêt dans la première moitié du XXe siècle, l’arrivée du legs Favre en 1942, puis le dépôt Baszanger en 1967, ont quelque peu changé la donne. Il faut néanmoins attendre 2002 pour que, sous la direction de Cäsar Menz, la décision soit prise de valoriser cet ensemble.

Huile sur toile, 157,7 x 163,3 cm. Achat, 1881 ©MAH, inv. 1881-0016
Un travail exemplaire a alors été entrepris en collaboration avec l’Université de Genève. Tandis qu’une campagne de conservation et de restauration était menée au musée sous la direction de Victor Lopes, un séminaire universitaire animé par Frédéric Elsig redonnait vie à cet ensemble et le situait opportunément dans l’histoire du goût. Ce professeur associé a par ailleurs assuré le commissariat des deux expositions au MAH qui ont ponctué cette vaste opération de recherches: La naissance des genres (2005) puis L’art et ses marchés (2009). Deux publications, une pour chaque occasion, constituent par ailleurs le catalogue raisonné de cette collection et lui assurent sa visibilité.
Une collection de renommée internationale

Dépôt à la Ville de Genève, 1888 ©MAH, inv. 1888-0006
Aujourd’hui que la notoriété internationale de ce fonds du MAH est acquise, il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin. La présence de Cäsar Menz dans le comité de pilotage de la Fondation Pierre Arnaud a ouvert des perspectives réjouissantes. Inspirée par les chapitres précédents, cette nouvelle exposition propose un aperçu de ce trésor méconnu des collections genevoises en quelque 82 tableaux datés essentiellement du Siècle d’Or (XVIIe siècle). L’histoire du goût y est abordée à travers un parcours thématique mettant en évidence la manière dont les peintres se spécialisaient dans un genre particulier (nature morte, paysage, portrait…) pour répondre à la demande du marché. Ce dernier était en effet tributaire des traditions religieuses des sept Provinces-Unies, selon qu’elles étaient majoritairement calvinistes ou catholiques.

Plusieurs musées européens ont manifesté de longue date leur souhait d’accueillir cette collection. Après Lens (Crans-Montana), l’exposition sera ainsi présentée au Musée des Beaux-Arts de Caen, en France, et adaptée en regard de la collection normande (19 mai 2017-10 septembre 2017), avant de prendre le chemin de l’Espagne, où la Fondation «la Caixa» lui permettra de circuler dans trois musées catalans: à Lérida (1er octobre 2017-15 janvier 2018), à Gérone (10 février 2018-15 juillet 2018) et à Tarragone (15 septembre 2018-15 janvier 2019).
Ainsi va la vie d’une collection qui, faute de place, ne peut-être intégrée dans les galeries permanentes du MAH, mais néanmoins concourt à sa notoriété grâce à un périple qui, n’en doutons pas, ravira les amateurs d’art des villes partenaires.
On dit EN Valais et pas DANS le Valais, ABE….