Des trésors sur les étagères
La Bibliothèque d’art et d’archéologie du MAH, déjà forte d’une solide collection d’ouvrages en lien avec l’art et de l’archéologie, mène une politique soutenue d’acquisition.
Abritant de véritables trésors, la bibliothèque regorge de documents aussi bien étonnants qu’originaux, tant sur la forme que sur le fond… Deux pièces nouvellement entrées dans les collections se démarquent ainsi par leur taille et leur ambition éditoriale.
Chanel. The impossible collection
Coco Chanel, de son vrai nom Gabrielle, est une icône dans le monde de la mode. Au début du XXe siècle, c’est entre ses doigts que surgit la femme moderne et son habillement; encore aujourd’hui, elle demeure une véritable source d’inspiration.
Les ouvrages autour de son univers, conte de fée moderne, sont légion. La BAA en compte ainsi près d’une quarantaine dans ses fonds, allant de la brochure de 20 pages au catalogue de 400 pages. Le dernier arrivé à la bibliothèque, paru cette année aux éditions Assouline, s’intitule Chanel: The Impossible Collection.
À peine le regard posé sur cet imposant volume de 48 x 40 cm, un pan du siècle passé s’ouvre à nous. Disposé dans un coffret proche de l’écrin, le livre signé du journaliste de mode Alexander Fury propose une vision de l’œuvre Chanel à travers cent modèles mythiques, présentés de manière chronologique.
Au fil des pages, on croise des personnages connus tels Karl Lagerfeld, l’incontournable directeur artistique de la maison Chanel, mais également de véritables vedettes faites de tissus, de pierres précieuses ou de verre comme le parfum N°5 ou la célébrissime petite robe noire.
L’idée derrière cet ouvrage est de dépoussiérer les livres sur la mode et de rendre leurs contenus plus abordables pour un large public. Une importance toute particulière est ainsi donnée aux images, qui servent de fil conducteur et permettent au lecteur de découvrir l’esprit Chanel et de toucher du doigt l’évolution et le génie de la marque. Des photographies d’archives, mêlées aux textes, le rendent en effet plus proche et vivant, ouvrant ainsi la porte de cette maison mythique.
Tout Rembrandt
Dans un autre registre, les éditions Taschen éditent une rétrospective de l’œuvre de Rembrandt van Rijn (1606-1669) en deux volumes, à l’occasion du 350e anniversaire de l’artiste. Si ces monographies portent des titres évocateurs – Tout l’œuvre peint pour le premier et Tous les dessins et toutes les eaux-fortes pour le second –, elles ne constituent pas des catalogues raisonnés à proprement parler.
Rédigé par des spécialistes du peintre, Volker Manuth, Marieke de Winkel, Rudie van Leeuwen, le volume dédié à l’œuvre peint commence par cette phrase qui donne le ton: «Rembrandt n’est jamais tombé dans l’oubli, ce qui le distingue de beaucoup d’autres artistes de son époque.» Ainsi, au fil des pages, le lecteur suit la vie de l’artiste entre 1606 et 1669, avant d’aborder le catalogue des peintures classées de manière thématique.
Préparé par Peter Schatborn et Erik Hinterding, respectivement président émérite et conservateur au département des Estampes du Rijksmuseum d’Amsterdam, le second volume réunit, quant à lui, l’ensemble des œuvres sur papier répertoriées de l’artiste. Les deux parties distinctes, la première incluant 708 dessins et la seconde 314 gravures à l’eau-forte, abordent différents thèmes: les «Représentations bibliques, mythologiques et historiques», les «Portraits et autoportraits», les «Paysages» ou encore les «Scènes de genre».
Ces monographies au format XXL (40 x 30 cm, et plus de 700 pages chacune), très largement illustrées, posent un autre regard sur les œuvres de l’artiste néerlandais, véritable «rock star» dans le monde de l’art.