Un voyage musical pour la Saint-Valentin
Depuis sa création, l’ensemble Geneva Camerata et le Musée d’art et d’histoire entretiennent des relations étroites. Une partie de la programmation de l’orchestre étant consacrée à l’interprétation historiquement informée, c’est tout naturellement que des concerts sur instruments anciens ont eu lieu au musée, dont la riche collection dans ce domaine reste aujourd’hui invisible faute de place.
Les projets développés ensemble ont par ailleurs été l’occasion d’offrir aux spectateurs une expérience d’écoute différente de celles traditionnellement proposées dans les salles de concert: une interprétation intégrale et itinérante des concertos brandebourgeois de Jean Sébastien Bach au milieu des tableaux, entrecoupée de lectures de poèmes; un marathon de concertos d’Antonio Vivaldi en regard d’œuvres de la collection; des symphonies de Joseph Haydn comme au temps du compositeur…
Sounds of transformation
Le 14 février, le GECA propose au musée un voyage musical intitulé Classical & Jazz Madness: Sounds of transformation, dans le cadre de la tournée accompagnant la sortie de son premier disque éponyme (Sony Classical). Ce voyage dans le temps, et à travers les styles musicaux entre musique baroque, classique et jazz, fait également la part belle à l’improvisation.
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©MAH, photo : M. Sommer
Ce mélange des genres et des âges est à l’image des collections du MAH, dont la diversité et la chronologie permettent de jeter des ponts entre les époques et les cultures. Conçu sous la forme d’un palindrome, débutant et s’achevant avec Jean-Baptiste Lully (1632-1687), égrenant les œuvres de Henry Purcell (1659-1695), Charles Ives (1874-1954), Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Marin Marais (1656-1728), le programme a pour point de bascule le Concerto pour piano en sol de Maurice Ravel (1875-1937). Interprété par David Greilsammer (chef d’orchestre et directeur artistique de l’ensemble), ce concerto est l’une des premières pièces de l’histoire de la musique à avoir permis à des rythmes et à des sons traditionnels de se transformer en jazz et en blues. En écho à cette composition centrale, chaque pièce baroque du programme a son pendant en version jazz, interprété par Yaron Herman au piano et Ziv Ravitz à la batterie, sur des arrangements de Jonathan Keren ou de Massimo Pinca, contrebassiste du GECA.
Ce palindrome brouille la stricte lisibilité chronologique grâce à ce dialogue constant entre les styles. Le programme dans son entier ne semble dès lors constituer qu’une pièce unique aux couleurs chamarrées, capable d’une métamorphose continue que n’aurait pas reniée le poète Ovide.
Mise en bouche dans les collections du MAH
Pour patienter avant le concert, une visite commentée des collections est proposée sur le thème Amours et complications: les histoires d’amours mises en images par les potiers, les peintres et les sculpteurs depuis l’Antiquité n’étant en effet que rarement simples et sereines… Ici aussi, on convoquera Ovide et certaines de ses Métamorphoses.
Programme
À 18h30 : Visite thématique
À 20 h : Concert