La mode des colletins

Scène de chasse d’après le peintre et graveur Tempesta

Les colletins étaient très en vogue dans la première moitié du XVIIe siècle. Ils se portaient tant sur le costume civil que sur le buffletin, sorte de casaque en cuir solide, descendant jusqu’aux genoux, avec ou sans manches, que l’on revêtait souvent à la place de l’armure, devenue alors non seulement trop lourde, mais aussi d’une efficacité moindre face aux armes à feu portatives. Ces colletins, destinés à protéger les épaules, le buste et le haut du dos, constituent, à travers certaines pièces d’apparat richement travaillées, les témoins privilégiés des goûts et des influences artistiques de l’époque.

Scène de chasse d’après le peintre et graveur Tempesta

Les colletins étaient très en vogue dans la première moitié du XVIIe siècle. Ils se portaient tant sur le costume civil que sur le buffletin, sorte de casaque en cuir solide, descendant jusqu’aux genoux, avec ou sans manches, que l’on revêtait souvent à la place de l’armure, devenue alors non seulement trop lourde, mais aussi d’une efficacité moindre face aux armes à feu portatives. Ces colletins, destinés à protéger les épaules, le buste et le haut du dos, constituent, à travers certaines pièces d’apparat richement travaillées, les témoins privilégiés des goûts et des influences artistiques de l’époque.

Le colletin ci-dessous, en cuivre doré, repoussé et ciselé, est doté d’une garniture intérieure en cuir dont le bord festonné est recouvert de velours beige cousu en partie avec du fil métallique doré. Sur un fond de grènetis encadré par une torsade ponctuée de rivets, l’armurier a reproduit sur la partie antérieure une chasse au lion et sur la dossière, une chasse au sanglier.

Colletin décoré de deux scènes de chasse, vers 1620, © MAH, photo: B. Jacot-Descombes, inv. D 101
Colletin décoré de deux scènes de chasse, vers 1620, © MAH, photo: B. Jacot-Descombes, inv. D 101

Ces deux scènes reproduisent fidèlement les premiers plans de deux compositions faisant partie d’une série de douze eaux-fortes exécutées à Rome en 1598 par Antonio Tempesta, peintre et graveur florentin qui devait exercer une influence considérable sur l’art du XVIIe siècle. Néanmoins la présence de quelques variantes dans la chasse au sanglier du colletin par rapport à celle gravée par Tempesta révèle clairement que l’armurier s’est inspiré ici non pas de la gravure originale de l’artiste italien, mais d’une copie de cette série de chasse réalisée par Matthaeus Merian vers 1617-1618. L’identification du modèle iconographique permet, d’une part, de comprendre la genèse artistique de ce colletin de parade, créée par un armurier très probablement italien qui possédait dans son carnet de modèles  un choix de gravures de ces deux artistes et, d’autre part, de préciser l’époque de sa fabrication.

Alors que ce type de colletin était généralement destiné à être porté avec un fastueux costume civil, comme en témoignent les autres exemplaires présentés dans la salle des Armures du MAH, le décor cynégétique de ce spécimen permet de le considérer comme une pièce de parade spécifiquement réservée à la chasse.

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