Un petit trésor acquis grâce à une souscription publique

Une expo et une acquisition

Les collections du Musée d’art et d’histoire sont riches de nombreuses sculptures – bronzes, plâtres, reliefs, bustes ou groupes – de James Pradier, ainsi que des dessins préparatoires. Beaucoup étaient déjà présentes dans les collections à l’ouverture du musée en 1910. Du reste, le nom de l’artiste néoclassique, né à Genève en 1790, orne un des cartouches de la façade et une salle de l’étage des beaux-arts, occupée actuellement par l’art contemporain, lui est dédiée.

Les collections du Musée d’art et d’histoire sont riches de nombreuses sculptures – bronzes, plâtres, reliefs, bustes ou groupes – de James Pradier, ainsi que des dessins préparatoires. Beaucoup étaient déjà présentes dans les collections à l’ouverture du musée en 1910. Du reste, le nom de l’artiste néoclassique, né à Genève en 1790, orne un des cartouches de la façade et une salle de l’étage des beaux-arts, occupée actuellement par l’art contemporain, lui est dédiée.

Mais si Pradier est un artiste né à Genève, sa brillante carrière parisienne et son œuvre, aussi subtile que pléthorique, ne saurait se satisfaire de l’étiquette de «local». Issu d’une cité sans tradition ni grand nom de la sculpture, Pradier remporte toutefois le prix de Rome en 1813. Enseignant à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il contribue à l’ornementation de nombreux édifices parisiens, des Invalides à l’église de la Madeleine.

Une expo et une acquisition

Le renom actuel du sculpteur doit beaucoup à l’exposition rétrospective Statue de chair, sculptures de James Pradier organisée en 1985 au Musée d’art et d’histoire, puis à Paris, au Musée du Luxembourg. C’est dans la foulée que Léda et le cygne vient enrichir les collections. Ce trésor, alors en mains privées, mis au jour par l’exposition et très au-dessus des moyens du musée, a pu être acheté par souscription publique sous les auspices de la Société des amis du Musée d’art et d’histoire. Si la statue est une merveille, sa présence au musée est d’autant plus importante qu’il en conserve les dessins préparatoires et une esquisse en plâtre: chaque étape du processus de création est ainsi documenté.

« Léda » de James Pradier, 1851, © MAH, photo: Y. Siza, inv. 1986-128

Le thème des amours mythologiques de la Léda et de Zeus, transformé en cygne, est fréquemment représenté depuis l’Antiquité. Au Musée d’art et d’histoire, il figure sur une coupe étrusque ou encore sur le portrait du miniaturiste Arlaud, peint par Nicolas de Largilière, en train de recopier la Léda et le cygne de Michel-Ange! Très appréciée pour son érotisme discret, la scène est curieusement boudée par les grands noms du néoclassicisme. Pradier fait donc figure d’exception. Remarquable également, le choix de la matière pour une statue qui dépasse les soixante centimètres: l’ivoire, plutôt que le marbre ou le bronze. Faut-il y voir une volonté de faire revivre une technique antique? Les statues chryséléphantines des anciens n’ont traversé le temps que sous forme de descriptions, telle la colossale Athéna de Phidias au Parthénon, mais elles ont hanté l’imaginaire des archéologues et des artistes au XIXe siècle.

Par son sujet, par son exécution et parce qu’elle est le seul Pradier dont le musée possède chaque étape, du projet au résultat final, Léda et le cygne est un fleuron de la collection. L’engagement de la Société des amis du musée et de tous les souscripteurs pour l’en doter n’en a que plus de valeur.

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