Campagne de restauration d’objets néoclassiques pour le salon de Cartigny
Dans le cadre de la présentation Le Salon de Cartigny à l’heure du néoclassique, et plus largement de la Saison antique, le Musée d’art et d’histoire a choisi de faire restaurer une partie des objets devant être dévoilés au public. Vingt-cinq objets constitués de pièces d’orfèvrerie (soupière, huilier…), de numismatique (statère et médailles), de mobilier (heurtoir, applique…) et d’objets civils -candélabres, flambeaux, lampe à huile, mouchette – datant des XVIIIe et XIXe siècles et composés majoritairement de métaux (argent, étain, alliages ferreux et cuivreux) ont ainsi été traités afin d’en améliorer l’esthétique, mais également le maintien structurel.
Le ternissement noirâtre présent sur les pièces en argent et en étain a pu être éliminé par polissage au moyen d’un mélange de craie et d’alcool. Les interventions mécaniques (microtour, grattoir, papier abrasif) sur les pièces en alliages ferreux ont également eu pour but le retrait des produits de corrosion situés au-dessus de la limite de la surface d’origine. Les produits de corrosion cuivreux recouvrant les pièces dorées, et atténuant de ce fait leur éclat, ont eux été traités chimiquement à l’aide d’un complexant¹ de type EDTA – par bain, compresse ou coton-badigeon, selon la nature de l’objet. Certains éléments cassés ont enfin nécessité des renforts, afin de maintenir les différentes parties en place.
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Cassolette ou brûle-parfum, 1er quart du XIXe siècle.
Laiton, H. max. 37 cm. Legs, Jenny Darier-Guigon, 1907. MAH, inv. M 0806
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Bronze fondu, ciselé, doré et patiné, H. 61 cm, D. 24 cm.
MAH, dépôt de la Fondation Jean-Louis Prevost, 1985, inv. AD 7113.
Détails au niveau du bras droit: collage et brasure (avant) et état après élimination de la colle et de la brasure, et retouche (après).
Cas intéressants de cette sélection d’objets, les deux candélabres à trois branches ont subi un traitement plus poussé. Les produits de corrosion cuivreux présents sur les éléments dorés ont été éliminés par traitement chimique dans un bain d’acide formique à 0,5% après démontage complet. Par ailleurs, un des chandeliers présentait d’anciennes réparations (brasage et collage) sans doute réalisées après le constat d’un jeu au niveau des bras de la femme, et ceci sans démonter la pièce et resserrer le système de fixation depuis l’intérieur. Les brasures et la colle inutiles ont été retirées, éliminant par suite une partie de la patine. Des retouches ont donc été réalisées et les bras serrés par vissage à l’intérieur. Une des branches du candélabre, déformée sans doute lors d’une chute, a quant à elle été remise en forme à froid. Enfin, les vis en acier de modèles différents et inadaptés, qui maintenaient la couronne de branches au niveau des mains, ont été remplacées par des vis en laiton à tête conique, car elles n’assuraient plus leur fonction de maintien et nuisaient à l’esthétique de l’œuvre.
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Remises en valeur, ces différentes pièces sont à découvrir depuis le 18 octobre au salon de Cartigny, au rez-de-chaussée du MAH.
Célia Fontaine-Chopard, conservatrice-restauratrice